Stratégies

Sobriété énergétique : acte 2 pour le groupe de travail « Etat exemplaire »

Par Alexandre Foatelli | Le | Rse

Agnès Pannier-Runacher et Stanislas Guérini ont réuni le groupe de travail « Etat exemplaire » du plan de sobriété énergétique afin de dresser un bilan des consommations durant l’hiver. L’occasion également d’esquisser des mesures pour les mois à venir.

L’Etat a réduit durant l’hiver 2023 de plus de 10 % sa consommation d’électricité et de gaz. - © Getty Images/iStockphoto
L’Etat a réduit durant l’hiver 2023 de plus de 10 % sa consommation d’électricité et de gaz. - © Getty Images/iStockphoto

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, ont réuni le groupe de travail « Etat exemplaire » du plan de sobriété énergétique. En présence des représentants de l’Etat, d’énergéticiens et d’experts de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), cette réunion a permis de faire le bilan des consommations énergétiques de l’hiver 2022-2023 et des mesures mises en place pour renforcer l’efficacité de l’Etat en matière de sobriété énergétique.

Selon ce bilan, les administrations de l’Etat ont réduit durant l’hiver 2023 de plus de 10 % leur consommation d’électricité et de gaz (corrigée des effets météorologiques), à l’instar des autres secteurs d’activité. Les économies portent sur 200 000 sites où travaillent 2,4 millions d’agents publics. D’après RTE, ces efforts - qui s’ajoutent à ceux des collectivités, des entreprises et de l’ensemble des Français - ont contribué à éviter jusqu'à 12 épisodes de potentiel délestage (signaux Ecowatt rouges) et huit épisodes de très grande tension de notre système électrique cet hiver.

La réduction de la consommation d’électricité et de gaz au sein de l’Etat se poursuit en début d’année 2023, comme en attestent les dernières données de février 2023, démontrant ainsi l’ancrage de la sobriété énergétique dans les pratiques publiques. Un enjeu crucial, puisque la consommation annuelle de ses administrations est estimée à 20 TWh, opérateurs et établissements publics compris, soit l’équivalent de la consommation annuelle de la ville de Paris. Ainsi, une économie de 10 % représente l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 300 000 habitants comme Montpellier qui serait économisée.

« L’Etat se doit d’être exemplaire en matière de sobriété énergétique. C’est une condition essentielle pour mobiliser l’ensemble de la société, a rappelé Agnès Pannier-Runacher. Les résultats de cet hiver sont très encourageants et je salue la volonté partagée d’approfondir ce mouvement : une gouvernance efficace, des budgets dédiés et des mesures ciblées. »

« Le défi de la transition écologique pour les services publics est immense et la sobriété énergétique en est une étape essentielle. C’est une opportunité unique pour démontrer toute la force de l’action publique lorsqu’elle accompagne et facilite les grandes transitions au service des citoyens », a commenté Stanislas Guerini.

Poursuite des efforts et nouvelles mesures

Dans ce contexte, les deux ministres ont demandé aux participants de poursuivre leurs efforts et d’aller plus loin au travers de plusieurs axes. Tout d’abord, il s’agira d’appliquer les mesures estivales de sobriété au sein de l’administration, notamment en matière de consignes de température, à savoir 26 degrés pour la climatisation.

En outre, comme le montre l’expérimentation réalisée par les experts de l’Ifpeb et de l’Ademe et lancée par Agnès Pannier-Runacher afin de mesurer le bilan énergétique du télétravail dans dix bâtiments d’Etat, le télétravail peut permettre de réduire significativement les consommations énergétiques. Grâce à une organisation cohérente et anticipée, en organisant la fermeture totale de certains sites quelques jours par an, le télétravail peut permettre d’économiser entre 25 % et 40 % d’énergie à l’échelle du bâtiment sur une journée. Plusieurs structures publiques ont déjà manifesté leur intérêt pour intégrer le facteur économie d’énergie dans l’organisation du télétravail, notamment la Caisse des dépôts et BPIfrance. Dans le cadre du groupe de travail, les ministres ont demandé que l’expérimentation soit élargie à d’autres périmètres ministériels.

Afin de pérenniser et d’approfondir la mise en place des mesures du plan de sobriété, plus de 2 000 ambassadeurs sobriété ont déjà été nommés par les ministères et les préfectures. Au plus près des agents, dans les grands sites publics, ces derniers animent la mise en place du plan de sobriété, le respect des mesures fixées par la Première ministre dans sa circulaire de novembre 2022 et la formation des agents aux écogestes, notamment dans l’utilisation des appareils numériques. Par ailleurs, d’autres renforts humains sont prévus, avec la montée en puissance de la task force Agile : 60 techniciens supplémentaires et 40 coordinateurs énergie en cours de recrutement. Agile prévoit d’accompagner plus de 2 000 sites dans les deux ans, et 150 à 200 sites d’ici l'été, pour un gain énergétique estimé à 15 à 20 %. Plus de 35 bâtiments ont déjà audités, leurs consommations analysées, et les visites planifiées.

Enfin, sur le plan financier, 12,3 millions d’euros du Fonds de transformation de l’action publique (FTAP) seront dédiés au financement d’actions de sobriété (diagnostics, formations, centres ressources) dans le cadre d’un concours CUBE Etat. Ce concours permettra d’accompagner la baisse de la consommation d’énergie de plus de 10 000 bâtiments publics entre 2023 et 2025.