Stratégies

Aremis : « L’innovation n’a de valeur que si elle s’inscrit dans les fondamentaux du métier »


Pierre Lusteau, directeur général d’Aremis, défend une approche intégrée de l’immobilier, au croisement du digital, de l’aménagement et des services. À l’occasion de la Nuit de l’Immo, il revient sur le rôle stratégique du workplace, la singularité de son modèle et les critères qui guideront le choix du prix spécifique qu’il remettra.

Pierre Lusteau, directeur général d’Aremis et membre du jury de la Nuit de l’Immo. - © D.R.
Pierre Lusteau, directeur général d’Aremis et membre du jury de la Nuit de l’Immo. - © D.R.

Pourriez-vous nous présenter Aremis ?

Aremis est une société de conseil et de projets, dont le terrain de jeu est exclusivement l’immobilier professionnel. Présent depuis plus de 30 ans dans quatre pays (France, Belgique, Suisse et Luxembourg), nous comptons 170 collaborateurs et affichons un chiffre d’affaires d’une trentaine de millions d’euros. Nous fêtons nos 15 ans d’indépendance avec la prise de contrôle du groupe par ses managers.

Notre mission s’inscrit dans une logique simple : nous considérons que les sujets immobiliers et workplace, souvent perçus uniquement comme des centres de coûts, sont avant tout des leviers de performance au service de la stratégie des entreprises. Concrètement, nous intervenons sur trois grandes dimensions. D’abord, l’immobilier n’est pas un métier unique : il est au croisement de la finance, du juridique, du digital, des RH, de la technique… Notre approche, c’est d’avoir une vision holistique de toutes ces composantes et de les intégrer au service d’une performance globale. Nous ne sommes pas des experts ultra-spécialisés dans une verticale, mais plutôt des « super intégrateurs », capables de faire dialoguer ces dimensions afin d’accompagner l’entreprise dans ses transformations. Cela suppose une logique horizontale, transversale.

Vous évoquez trois dimensions. Pouvez-vous les expliciter ?

Oui, notre accompagnement repose sur trois composantes principales. La première, c’est la composante data & digitalisation : tout ce qui relève de la donnée, des outils, de la structuration des process immobiliers. Cela représente environ 50  % de notre activité aujourd’hui.

La deuxième, c’est la dimension spatiale : les lieux dans lesquels se déploie la création de valeur de l’entreprise. On parle ici de la transformation des bureaux de la conception jusqu’à l’exécution pour répondre aux défis des multiples usages et de la flexibilité. Enfin, la troisième dimension est la composante servicielle : tous les services liés aux bâtiments et à leurs occupants. Notre offre de conseil va des prestations FM à l’expérience utilisateur, en passant par la gouvernance des contrats.

La proposition de valeur d’Aremis tient dans notre capacité à croiser ces trois dimensions dans une approche intégrée, au service de la stratégie immobilière des entreprises.

À qui s’adresse votre accompagnement ? Qui sont vos clients ?

Nous accompagnons deux grandes catégories de clients. Les clients utilisateurs, d’une part, des entreprises dont le cœur de métier n’est pas l’immobilier, et qui sont souvent en quête de rationalisation, de performance ou d’évolution de leurs usages.

Il y a parfois trop d’opposition entre les attentes des utilisateurs et les stratégies des producteurs d’espaces.

Nous adressons aussi les acteurs professionnels de l’immobilier. Cela inclut les foncières et les sociétés de gestion. Pour eux, la stratégie immobilière ne se limite pas à un usage fonctionnel, elle inclut une dimension patrimoniale, de valorisation.

Nous abordons ces deux types d’acteurs avec la même logique : favoriser la convergence entre l’offre et la demande immobilière. Il y a parfois trop d’opposition entre les attentes des utilisateurs et les stratégies des producteurs d’espaces. Nous pensons que ces intérêts peuvent converger à partir du moment où l’on travaille sur les bons usages, les bons formats et les bons services.

Vous insistez beaucoup sur la dimension « terrain ». En quoi cela vous distingue-t-il ?

Nous ne sommes pas un cabinet de conseil « hors-sol ». Notre culture est résolument opérationnelle. Bien sûr, nous formulons des recommandations, nous accompagnons nos clients dans la stratégie, mais nous allons aussi très souvent sur le terrain, aux côtés des équipes, afin de mettre en œuvre les solutions. Par exemple, lorsque nous intervenons sur des projets digitaux, nous ne faisons pas que choisir une solution logicielle  : nous allons jusqu’à l’implémenter, à en piloter le déploiement, à former les utilisateurs, voire à opérer la plateforme pour le compte du client si nécessaire.

De la même manière, sur les sujets d’aménagement, nous pouvons conseiller une entreprise sur sa stratégie d’optimisation des espaces tertiaires, puis aller jusqu’à réaliser les opérations clés en main, voire à accompagner la gestion post-projet. Nous restons mobilisés sur le temps long, car l’immobilier est par nature un sujet évolutif.

Vous êtes partenaire de la Nuit de l’Immo, et vous allez remettre un prix lors de l’événement. Quelle est la genèse de ce partenariat et que souhaitez-vous valoriser à travers ce prix ?

C’est un projet auquel nous pensions depuis plusieurs années. Nous avons une certaine vision du conseil, de l’accompagnement, du rôle stratégique de l’immobilier, et ce type d’événement permet justement de porter ce message. Participer à la Nuit de l’Immo, c’est aussi une manière de défendre notre vision du conseil à travers une tribune singulière. Et remettre un prix spécifique nous permet d’incarner cela de manière encore plus marquée.

Quels seront vos critères pour désigner un lauréat ?

Nous valoriserons clairement une forme d’innovation - mais pas nécessairement technologique. Ce qui nous intéresse, c’est une approche originale,

Il ne s’agit pas de récompenser une énième promesse disruptive, mais bien un projet ou une structure qui apporte une vraie valeur d’usage.

porteuse de fraîcheur, mais aussi très ancrée dans la réalité du terrain. Il ne s’agit pas de récompenser une énième promesse disruptive, mais bien un projet ou une structure qui apporte une vraie valeur d’usage, avec une crédibilité opérationnelle. Nous voyons trop d’acteurs qui se présentent comme des « proptech », mais ne résistent pas au réel. L’innovation n’a de valeur que si elle s’inscrit dans les fondamentaux du métier, dans les contraintes du quotidien.

Et ce prix pourrait-il être le point de départ d’un partenariat plus large avec le lauréat ?

Oui, clairement. Ce serait même naturel. Chez Aremis, notre rôle est d’aider nos clients à créer de la valeur dans leur stratégie immobilière. Si nous distinguons une entreprise, c’est que nous estimons qu’elle peut jouer un rôle dans cette chaîne de valeur. Nous sommes dans une logique d’intégration, d’écosystème et de complémentarité. Ce prix peut donc tout à fait être l’amorce d’un accompagnement, d’un partenariat, voire d’une collaboration concrète.


Pierre Lusteau fait partie du jury de la Nuit de l’Immo 2025, où il remettra un Prix spécifique sponsorisé par Aremis. Si vous développez une solution innovante très ancrée dans la réalité du terrain, déposez vite votre candidature ici ! Vous avez jusqu’au 4 juin pour le faire !