Stratégies

À Lens-Lièvin, la Communauté d’Agglomération priorise les rénovations énergétiques grâce à la data

Par Bertrand Lemaire | Le | Digitalisation

La Communauté d’Agglomération Lens-Liévin (CALL) a eu recours à la solution développée par Lowit afin de piloter la rénovation énergétique de ses bâtiments tertiaires.

Maxime Dufeutrelle est coordinateur du service commun de la transition durable de la CALL. - © D.R.
Maxime Dufeutrelle est coordinateur du service commun de la transition durable de la CALL. - © D.R.

La Communauté d’Agglomération Lens-Liévin (CALL) réunit 36 communes du Bassin Minier du Pas-de-Calais (Hauts-de-France), pour une population globale d’environ 245 000 habitants. Sur l’ensemble de son territoire, les différentes municipalités, l’agglomération elle-même et les établissements publics locaux (CCAS…) gèrent plus de 1 100 bâtiments (dont 230 écoles) : bâtiments administratifs, culturels, stades, piscines et salles de sport, bâtiments de culte, activités associatives, bâtiments techniques, écoles maternelles et primaires, etc. Des bâtiments qui ont été construits, le plus souvent, dans l’urgence, de manière industrialisée, à une époque où il n’existait aucune réglementation thermique.

« Les communes ont subi de grandes destructions durant les guerres mondiales et il ne reste donc plus beaucoup de bâtiments antérieurs, la plupart datant soit juste après 1945 soit durant les Trente Glorieuses lors d’une forte croissance de la population » explique Maxime Dufeutrelle, coordinateur du service commun de la transition durable et d’aide aux communes de la CALL, dans un article de Républik IT Le Média.

Sauf qu’en 2022, la situation et la réglementation ont changé, et il est devenu nécessaire de procéder à des rénovations afin de réduire massivement les consommations d'énergie. En tout, les 1 100 bâtiments représentent 750 000 m² tertiaires, dont 500 000 assujettis au dispositif Eco-Energie tertiaire. « Nous avons donc des obligations de réduction de notre consommation énergétique avec des paliers décennaux, confirme Maxime Dufeutrelle. En outre, la crise énergétique a ajouté un enjeu économique, avec la croissance du coût de chauffage ». Cependant, tous les chantiers de rénovation ne peuvent être entrepris simultanément. Pour prioriser les chantiers, la CALL s’est reposée sur les données apportées par la solution de Lowit.

Piloter, c’est choisir

Dans un premier temps, la CALL a mené une enquête auprès des communes pour définir une liste exhaustive des bâtiments et le coût énergétique de chacun. Sur les 1 100 bâtiments, 964 sont sujets à une intervention de premier niveau et 96 ont été déclarés prioritaires pour une rénovation complète avec, pour cible, la labellisation BBC.

« Cette première étape nous a permis de comprendre les grandes lignes de la problématique, mais il était nécessaire d’aller nettement plus en profondeur, souligne Maxime Dufeutrelle. Au delà de la réduction de l’empreinte carbone, il s’agit de définir une trajectoire énergétique et de garantir la réalisation effective des actions. »

Le problème était de rendre claires et activables les données. La CALL s’est donc tournée vers la solution de Lowit pour obtenir une meilleure visibilité sur la situation. Les conseillers énergie intercommunaux saisissent dans le système les informations des responsables immobiliers et des visites des lieux réalisées chaque fois que nécessaire pour les compléter. Lowit permet alors d’analyser la data pour répondre à des questions telles que : « combien va me coûter la rénovation de mon patrimoine énergivore ? » ; « quels sont les actions à mettre en œuvre pour atteindre mes obligations réglementaires (décret tertiaire…) ? » ; « à l'échelle de l’agglomération, quelle est la surface totale d’isolation de combles, d’isolation par l’extérieur, de rénovation globale de bâtiments ? » ; « quelles sont les économie induites ? », etc.

Sur le patrimoine bâti de la CALL, 47 700 MWh/an pouvaient être économisés sur les seuls bâtiments.

En fonction des économies d’énergie induites et des coûts de chaque chantier, la CALL peut prioriser les travaux grâce aux analyses des données de Lowit. « Plus on a de données énergétiques, plus on a la possibilité de massifier et plus on peut chercher des financements », indique Maxime Dufeutrelle. La CALL a commencé à utiliser l’outil durant l’été 2022. Les premiers audits sont en cours de réalisation et 500 audits énergétiques vont être produits dans les mois à venir. Sur le patrimoine bâti de la CALL, il a été estimé que 47 700 MWh/an pouvaient être économisés sur les seuls bâtiments.