Jonathan Lasserre (Pasqal) : « L’harmonisation globale des pratiques workplace est primordiale »
Après un parcours marqué par des expériences au sein de grandes entreprises tech en pleine expansion, telles que Deliveroo, Algolia ou encore Sorare, Jonathan Lasserre a récemment pris ses fonctions en tant que Head of Real Estate and Workplace chez Pasqal. À travers cet entretien, il revient sur les enjeux liés à la gestion des espaces de travail dans une entreprise en forte croissance, les défis de l’expansion internationale et sa vision stratégique du workplace.

Vous venez de prendre vos fonctions en tant que Head of Real Estate and Workplace chez Pascal. Quels sont les grands défis que vous identifiez dans cette mission ?
De nombreux défis se présentent, d’abord, l’accompagnement de la croissance, qui passe par un vaste audit des pratiques mises en place afin d’obtenir une compréhension globale de la situation actuelle et des besoins restants, ce qui est primordial pour poursuivre les efforts engagés. Ensuite, la communication, qui est essentielle. Il faut tenter d’apporter une vision pour faire adhérer au maximum les collaborateurs et l’ensemble de l’entreprise. Cela revient à travailler sur la manière de communiquer nos plans aux équipes locales et à la direction de l’entreprise pour justifier les choix qui sont faits.
Parallèlement, nous avons récemment pris possession de notre siège social de plusieurs milliers de mètres carrés à Palaiseau. Il s’agit d’un important chantier pour l’équipe Workplace et nous en sommes encore sur le suivi des réserves.
Par ailleurs, la structuration de l’équipe Workplace est en cours, ce qui implique de trouver les bonnes personnes aux postes adéquats et mettre en place des matrices qui permettront d’accompagner la croissance de Pasqal.
Enfin, le volet international n’est pas à négliger puisque nous devons gérer des bureaux à travers le globe au Canada, en Europe, en Asie ou encore au Moyen-Orient. Il s’agit de savoir quelle politique mettre en place et comment accompagner les croissances de ces différents sites, à travers la mise en place de process permettant d’avoir une expérience collaborateur qui soit assez similaire, peu importe où l’on est dans le monde. Tout en s’assurant que les collaborateurs de Pasqal travaillent dans un environnement sain et sûr.
Voici les principaux défis auxquels je dois faire face. L’objectif est que je comprenne le fonctionnement de global de Pasqal, ce qui a été mis en place et que j’amène le Workplace à l’étape suivante. Un projet de structuration en somme.
Sur le développement international, comment concilier cette expansion rapide en s’adaptant aux besoins des différentes équipes en fonction de la localisation ?
Je pense que des nuances existent en fonction de la localisation, de la raison d’être du bureau, de son usage (production, représentation commerciale, exploration commerciale). En revanche, dans tous les cas il est possible d’apporter une harmonisation de ces sites, de mettre en place les matrices, que j’évoquais précédemment, qui permettent d’avoir un scénario similaire peu importe le contexte du pays. Les matrices apportent une marche à suivre clairs pour les équipes locales. L’objectif est de développer des pratiques qui répondent à toutes les situations, tout en restant en phase avec les spécificités des pays et des bureaux.
Sur le site de Pasqal, il est stipulé que des bureaux allaient s’implanter aux États-Unis prochainement. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Actuellement, nous avons une importante représentation au Québec avec des équipes sur place, une usine et des labos. Nous avons déjà quelques personnes basées aux Etats-Unis et nous évaluons les opportunités sur place notamment du fait de l’engouement pour l’informatique quantique dans la région.
Est-ce que l’activité de l’entreprise peut exercer une influence sur votre travail ?
D’après moi, notre métier doit se construire sur des acquis et des bases communes auxquels il faudra ajouter la spécificité liée à l’activité de l’entreprise. Sans s’affranchir de celle-ci, il est important de prendre du recul pour définir des bonnes pratiques applicables à différentes typologies de sociétés.
Notre objectif est de mettre en place des process qui soient réplicables dans n’importe quel domaine d’activité. Je suis persuadé qu’il est possible de rationaliser le développement d’une stratégie Workplace basée sur quelques piliers clés. Cela a d’ailleurs pour avantage de créer des ponts pour nos métiers entre différents secteurs d’activités ce qui est vraiment bénéfique pour la libre circulation des talents et le développement de l’innovation.
Quelles sont les bonnes pratiques tirées de vos expériences et comment impactent-elles votre vision du workplace ?
Je pense que chaque expérience apporte énormément d’apprentissages. Deliveroo était le début de ma carrière dans la tech, ce qui m’a permis de comprendre de manière générale ce que sont des entreprises en hypercroissance, grandir vite mais parfois ralentir tout aussi rapidement, être capable de prendre des décisions en quelques jours, voire quelques heures, avec des répercussions sur le long terme.
Algolia a été une excellente école pour la structuration. Ma manageuse était une experte du domaine et m’a permis d’avoir une approche holistique, avec une vision complète de la profession à la fois technique, financière, et humaine qui sont englobés dans le Workplace. Cela m’a appris à mieux structurer mon approche et m’a permis d’acquérir des modèles que je peux réutiliser parce qu’ils sont toujours aussi pertinents.
Alan m’a appris à sortir de ma zone de confort et à développer ma capacité à voir en dehors de ce qu’on trouve dans les modèles, de repousser mes limites et de trouver ce qui est vraiment le mieux pour les collaborateurs, au-delà de ce qui se fait déjà.
Chez Sorare, enfin, il s’agissait beaucoup d’hypercroissance et de développement à l’international. Je pense que j’arrive chez Pasqal riche de chaque expérience, qui m’ont offert des apprentissages variés et beaucoup plus de certitudes.
L’hyper croissance des entreprises est-il un critère de choix pour vous ?
Je ne crois pas que ce soit du destin, mais plutôt une corrélation de différents facteurs. Les entreprises recherchent des profils qui ont déjà expérimenté leur réalité ou ce qu’elles comptent traverser, donc un candidat avec cette expérience se retrouve en haut de la pile et l’entonnoir se réduit. Ayant déjà vécu plusieurs fois ce type de situations et dans de bonnes conditions, je pense faire partie des bons candidats à ce poste pour des entreprises tech en pleine croissance.
Si vous deviez citer une ambition que vous souhaitez porter chez Pasqal, ce serait quoi et pourquoi ?
Je pense que le sujet de l’harmonisation globale des pratiques Workplace est un bon premier défi puisqu’il s’agit d’apporter une vision claire, compréhensible par tous et d’accompagner les équipes à travers le globe.
Ensuite, la structuration d’une équipe qui collabore efficacement au quotidien avec une belle cohésion est une de mes ambitions fortes. Si cet objectif est atteint, j’aurai achevé la première étape de mon expérience chez Pasqal.