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Bertrand Dartiailh (Stem Groupe) : « La propreté n’est pas épargnée par la hausse des coûts »

Par Alexandre Foatelli | Le | Services

Sortant d’une période de crise sanitaire qui a propulsé le secteur de la propreté sur le devant des préoccupations, Stem Groupe poursuit sa croissance en s’appuyant sur les piliers de sa stratégie à dix ans. Bertrand Dartiailh, président du directoire de l’ETI familiale, nous expose ses axes de développement et les tendances de fonds qu’il voit sur son marché.

Bertrand Dartiailh, président du directoire de Stem Groupe. - © Stem Groupe
Bertrand Dartiailh, président du directoire de Stem Groupe. - © Stem Groupe

Comment se porte Stem Groupe en 2023 ?

Plutôt bien ! 2022 a été l’année marquant l’entrée dans la phase post-Covid durant laquelle Stem Groupe a pu continuer son développement. Nous avons repris une société en Alsace, NB2I, ce qui nous a permis d’ouvrir une agence supplémentaire à Colmar. Début 2023, nous sommes en train d’ouvrir une agence à Orléans. Stem poursuit une importante activité de recherche de croissance externe, tout en gardant la stratégie d’une ETI familiale. En somme, nous poursuivons plutôt un objectif de pérennité à dix ans que d’Ebitda à un an ! Ces projets s’accompagnent de velléités de recrutements, sur la partie commerciale pour accroitre notre présence sur le marché, ainsi qu’en exploitation et dans les services supports telle que la communication. La politique de formation, qui fait partie de nos axes de développement à dix ans énoncés en 2020, demeure un axe majeur.

Quels sont les autres piliers de votre stratégie à long terme ?

Outre la formation, il y a ce que nous définissons comme de la « RSE pragmatique », à savoir des actions concrètes qui dépassent le greenwashing. Ensuite, nous avons aussi un sujet sur l’intégration des jeunes, parce que comme dans toute société de propreté nos effectifs avancent en âge. Cela nécessite d’anticiper et de penser à l’organisation du management dans les dix prochaines années et à la manière dont nous pouvons transmettre les savoir-faire.

Quelles sont les grandes tendances sur le secteur de la propreté ?

Pour moi, l’une des tendances fortes sur le secteur de la propreté aujourd’hui réside dans les importants mouvements de cessions et d’acquisitions. Quelques fonds de pension sont entrés sur le marché, des opérations de concentration sont à l'œuvre et, plus globalement, beaucoup de chefs d’entreprises envisagent de céder leurs entreprises alors même qu’ils étaient acheteurs quelques mois auparavant.

Quelques fonds de pension sont entrés sur le marché, des opérations de concentration sont à l'œuvre.

En outre, le secteur n’est pas épargné par la hausse des coûts. Cela se traduit à la fois dans les revalorisations salariales directement liées à l’inflation, par la flambée surréaliste de plusieurs produits comme la pâte à papier, les fournitures sanitaires, les sacs en plastique, etc. Cette situation pose un défi à nos sociétés :  comment répercuter tous ces surcoûts auprès des donneurs d’ordre, qui ont leurs propres contraintes budgétaires. Ce sera l’un des grands chantiers de 2023.

Quelles innovations avez-vous mis en place dernièrement ?

Dans un souci de réduction de l’empreinte environnementale du secteur, il existe plusieurs pistes d’optimisation de nos process. Par exemple, nous avons mis en place sur certains sites une centrale de dilution connectée avec un fournisseur, où chaque flacon est équipé d’une puce RFID permettant à une machine de délivrer les bons dosages d’eau et de produits en fonction de l’usage prédéfini. Cela représente un gain en termes de réduction d’utilisation des consommables et des déchets d’emballage, tout en évitant les erreurs de dosages.

Par ailleurs le secteur est animé par le développement de la cobotique, à savoir la collaboration entre le robot et l’humain. La demande en la matière émane souvent du client pour des raisons d’image, de modernité. Nous l’avons déployé notamment chez ID Logistics. En la matière, nous nous sommes rendu compte que nous ne pouvions pas encore passer sur des prestations de robotique pure, car il est difficile dans le domaine de la propreté de faire travailler une machine sans aucun contrôle humain à proximité. D’autant que, dans la propreté, le robot a tendance à être en mesure de faire les tâches simples, laissant ainsi à l’opérateur humain la charge des tâches plus complexes.

Dans la propreté, le robot a tendance à être en mesure de faire les tâches simples, laissant ainsi à l’opérateur humain la charge des tâches plus complexes.

Enfin, en termes d’organisations, nous sommes en train de nous doter d’un outil permettant de compiler et de comparer les adresses des sites de nos clients et celles de nos salariés, de façon à optimiser les lieux d’affectation de nos salariés. Les premiers retours nous montrent que cet outil permet de rationaliser les affectations et de limiter le temps de transport de nos salariés. Cette démarche est une action positive sur la qualité de vie de nos collaborateurs.

Vous êtes juré Worknight, sur quelles thématiques espérez-vous sources des innovations ?

Fort du constat qu’une innovation qui s’avère être une usine à gaz ne fonctionne pas véritablement, nous recherchons avant tout des innovations qui soient simples et faciles à mettre en œuvre par les usagers et par nos salariés. De plus, je trouve important qu’il y ait un bénéfice clients, salariés et/ou environnement. Notre boussole est de substituer des produits et services n’intégrant pas une démarche RSE par des innovations qui remplissent ces conditions, tout en ne perdant rien sur l’efficience du produit ou service.


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