Stratégies

Baromètre de l’Immobilier Responsable : les tendances ESG dans l’immobilier en 2022

Par Alexandre Foatelli | Le | Rse

Chaque année depuis 2018, l’Observatoire de l’immobilier durable (OID) publie son Baromètre de l’Immobilier Responsable. Ce rapport permet de suivre le niveau d’avancement de l’industrie sur les pratiques ESG. Dans la dernière édition, l’analyse approfondit le lien entre stratégie ESG des acteurs de l’immobilier et réglementations extra-financières.

Baromètre de l’Immobilier Responsable : les tendances ESG dans l’immobilier en 2022
Baromètre de l’Immobilier Responsable : les tendances ESG dans l’immobilier en 2022

En matière de critères ESG, 2022 restera marquée par l’entrée en vigueur de plusieurs réglementations. Taxinomie européenne, dispositif Eco-Energie Tertiaire et RE2020, entre autres, infusent progressivement dans les stratégies des acteurs. Couplées à une attente de plus en plus forte des parties prenantes, ces nouvelles règles imposent une redéfinition des priorités en matière d’enjeux ESG. Dans ce contexte, l’Observatoire de l’immobilier durable (OID) renouvelle son analyse du niveau de maturité des pratiques ESG des acteurs de l’immobilier, dans son Baromètre de l’Immobilier Responsable. L’étude va plus loin, en évaluant le niveau d’appropriation des acteurs sur les divers dispositifs réglementaires en vigueur.

L’immobilier de gestion

Plus de maturité sur le critère environnemental

Le classement des enjeux ESG en immobilier de gestion n’a pas été bousculé par rapport à l’année précédente. Avec une note moyenne de 7,93/10 sur le pilier environnemental, ce sont les enjeux « Energie » et « Carbone » qui demeurent prioritaires, le « Carbone » continuant de dominer le classement. En conséquence de la pression réglementaire, les acteurs disposent désormais d’une maturité significative sur ces enjeux. Sur les 17 acteurs s’étant fixé des objectifs de réduction des émissions de GES à horizon 2030, l’objectif de réduction moyen est de 45 %. Parmi ces acteurs, trois visent la neutralité carbone à horizon 2030, représentant 5 % du marché. En revanche, malgré des évènements climatiques marquants en 2022 (vagues de chaleur, sécheresse), les enjeux « Résilience » et « Biodiversité » demeurent moins prioritaires.

La gouvernance et le social prennent de l’ampleur

La gouvernance est le second pilier des stratégies ESG des acteurs de l’immobilier de gestion. Avec une note moyenne de 8,59/10, ce pilier présente une nouvelle fois une note plus élevée que le pilier environnemental. Les acteurs poursuivent leurs engagements auprès de leurs parties prenantes, de plus en plus exigeantes. La transparence extra-financière exigée par les dispositifs européens tels que la Taxinomie européenne, le Règlement SFDR et la Directive CSRD est également de plus en plus forte.

Quant au pilier social, les acteurs de l’immobilier de gestion l’abordent principalement sous l’angle de la « Santé » et du « Confort des occupants ». La crise sanitaire a en effet favorisé le développement de nouvelles manières de travailler et de vivre, que l’industrie continue d’intégrer dans les politiques d’investissement et de gestion. En effet, 79 % des acteurs possèdent au moins un indicateur de suivi sur le confort des occupants, en hausse de deux points par rapport à 2021.

L’immobilier est-il préparé aux enjeux ESG ?

Cette année, l’OID a donc également évalué, au-delà du niveau de priorisation des enjeux, le niveau de maturité des acteurs sur l’appropriation et l’application des exigences réglementaires, notamment celles de la Taxinomie européenne. Pour ce premier exercice, les taux d’éligibilité annoncés sont particulièrement élevés pour les activités immobilières. En particulier, pour les Sociétés Immobilières Cotées ayant déclaré leur éligibilité, le chiffre d’affaires est éligible en moyenne à 90 %, tandis que les Capex le sont à 97 %.

« Si la mesure des impacts et la transparence sont les premiers pas vers un immobilier durable, ceux-ci doivent s’accompagner de définitions claires et précises. Ainsi, les acteurs pourront orienter pleinement leurs efforts vers la transition écologique, sociale et sociétale. Face au tsunami réglementaire auquel tout un écosystème doit s’adapter, l’OID, de concert avec l’ensemble de ses partenaires, se veut l’acteur de référence en matière d’interprétation et de décryptage, tout particulièrement sur le vaste sujet de la Taxinomie européenne », souligne Loïs Moulas, directeur général de l’OID.