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Sobriété : l’ADI formule des propositions pour réduire la consommation d’énergie dans le tertiaire

Par Alexandre Foatelli | Le | Multitechnique

Partant du principe que le secteur tertiaire représente de 15 % des consommations d’énergie finale, les membres de l’Association des Directeurs Immobiliers (ADI) entendent participer à l’effort collectif en proposant des mesures « pragmatiques et efficaces ».

Le secteur tertiaire pèse pour 15 % des consommations d'énergie finale en France. - © Getty Images/iStockphoto
Le secteur tertiaire pèse pour 15 % des consommations d'énergie finale en France. - © Getty Images/iStockphoto

Confronté à de nombreuses mutations - crise sanitaire, crise économique, mutations sociétales - le secteur tertiaire doit se préparer à des changements de pratiques durables afin d’améliorer la performance énergétique de ses bâtiments. Dans ce contexte, l’Association des Directeurs Immobiliers (ADI) a publié une liste de recommandations pour réduire d’au moins 10 % la consommation d’énergie du secteur tertiaire. Des mesures faisant largement écho aux demandes de la première ministre Elisabeth Borne, invitant les entreprises à engager des plans de sobriété énergétique et à réduire leurs consommations.

En préambule, l’ADI rappelle qu’elle a engagé, de longue date, des travaux visant à accompagner ses membres en leur proposant déjà des mesures concrètes permettant de réduire la consommation d’énergie du secteur tertiaire et plus largement leurs impacts environnementaux. La mise en œuvre de ces mesures passe par plusieurs leviers, complémentaires : l’exploitation et le pilotage des immeubles ; la mobilisation des occupants et l’engagement de travaux lourds.

À court terme, les mesures proposées par l’ADI « font appel au bon sens et à la responsabilité collective ». Elle propose notamment :

  • D’arrêter ou réduire fortement le chauffage, le rafraichissement, la ventilation quand les immeubles ne sont pas occupés, mesure qui peut permettre d’atteindre 30 % d’économie.
  • De modérer les consignes de chauffage et de climatisation dans les bâtiments occupés : chaque degré de chauffage représentant un gain de 7 %.
  • D’arrêter l’éclairage et les appareils en veille quand les immeubles sont inoccupés, sachant qu’un ordinateur en veille consomme encore 20 % à 40 % de sa consommation en marche.

Ces mesures doivent notamment s’accompagner d’une gestion raisonnée des équipements informatiques et de télécommunication (suppression des mails et fichiers lourds, préférence aux audios plutôt qu’aux visios, réduction de la taille des fichiers…), qui représentent 35 % de la consommation électrique française.

Consciente de la nécessité de coordonner les actions et de mettre en place une communication structurée garante de l’engagement de chacun, l’association met également à disposition de ses membres un kit d’aide au déploiement des mesures.

En complément de ces mesures d’urgence, l’ADI rappelle que des mesures structurelles sont nécessaires à une politique durable de sobriété énergétique. Au titre d’une meilleure gestion énergétique des bâtiments, l’ADI préconise des solutions pour améliorer l’exploitation et le pilotage des immeubles en y consacrant des moyens humains et techniques spécifiques, notamment via des contrats de facility management bien dimensionnés, adossés à des engagements de performance. Pour l’ADI, il est aussi nécessaire de recruter des professionnels dédiés au sein des directions immobilières (Energy manager) et de mettre en place et de maintenir des outils qui ont fait leurs preuves : la Gestion Technique du Bâtiment (GTB) et la Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur (GMAO).

En fonction de la situation énergétique de chaque site et de son cycle immobilier, au-delà des mesures courantes, il est toujours nécessaire d’engager des travaux plus conséquents de rénovation, d’amélioration de l’isolation des bâtiments et des réseaux, de changement des gros équipements voire de reconstruction.