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Agathe Fouache (Morning) : « Le modèle économique est viable, durable et rentable »

Par Alexandre Foatelli | Le | Modes de travail

Cet article est référencé dans notre dossier : Coworking, bureaux opérés… où en est-on en 2024 en France ?

Agathe Fouache, responsable communication de Morning, partage les raisons de son enthousiasme sur l’avenir du secteur des bureaux flexibles, en marge de la déliquescence de WeWork.

Agathe Fouache, responsable communication de Morning. - © D.R.
Agathe Fouache, responsable communication de Morning. - © D.R.

Que représente aujourd’hui Morning en France en termes de surfaces opérées ?

Morning dispose de 104 000 m² aujourd’hui.

Quels sont vos objectifs de développement en surface et en termes de localisation ?

Notre équipe de développement immobilier est toujours en recherche de baux offrant de bonnes conditions économiques, dans des emplacements prisés, afin de nous permettre de prendre le moins de risque possibles et de garantir la rentabilité de chacun de nos espaces. Pour les localisations, nous privilégions le centre de Paris, ainsi que quelques localités en première couronne.

Aujourd’hui, quel est/quels sont les profils types des utilisateurs de vos espaces ?

Désormais, nous hébergeons tous types d’entreprises dans nos espaces : quelques travailleurs indépendants, mais surtout des entreprises de 10 à plusieurs centaines de personnes, issus de tous les secteurs d’activité. Notre cœur de cible étant les entreprises de 20-40 employés.

Certaines données montrent que les espaces de coworking sont peu utilisés par les salariés télétravailleurs. Est-ce à dire que ce modèle n’est pas viable ?

Chez Morning tous nos espaces sont indépendamment rentables, et le reste de nos activités l’est également, donc le modèle est viable. Les entreprises choisissent un nombre de postes cohérent par rapport aux usages de leurs salariés, ce qui leur permet justement d’adapter la capacité de leurs bureaux à leur utilisation effective.

N’est-il pas vain de fonder des offres d’espaces de bureaux à l’heure où les entreprises elles-mêmes luttent pour remplir les leurs ? Quel est votre regard sur le marché des tiers-lieux ?

La proposition de valeur des espaces Morning et leur business model est très différent de celui proposé par les tiers-lieux qui s’adressent aux indépendants et qui sont généralement de petites structures souvent associatives. Morning propose une alternative aux entreprises préférant ne pas prendre le risque et le temps de devoir gérer eux-mêmes leurs bureaux, car nous nous occupons de tout, avec un engagement réduit et une grande flexibilité. Nous l’avons vu avec la crise Covid : les entreprises hébergées chez Morning ont pu réduire la voilure, puis la réétendre en fonction de leur situation économique et des politiques de télétravail mises en place.

Selon vous, dans quel rôle les opérateurs de coworking/bureaux opérés peuvent trouver un modèle économique durable ?

Nous savons que le modèle économique est viable, durable et rentable, car nous l’expérimentons chaque jour. À Paris et en première couronne, le marché reste tendu pour l’immobilier de bureau et la demande forte, c’est pour cela que nous y concentrons aujourd’hui notre développement. Nous avons aussi internalisé la grande majorité des compétences et expertises nécessaires à notre activité (fabrication de mobilier, travaux, digital…), ce qui nous permet de maitriser le standard d’expérience offert ainsi que nos coûts. Enfin, nous continuons aussi de tester de nouveaux services afin d’ajouter de plus en plus de briques à cette « expérience » Morning : offre cuisine, sport et bien-être, et qui sait ce que nous développerons demain…