Stratégies

L’empreinte carbone des bureaux vacants en France estimée à 750 000 vols Paris-New-York par an

Par Alexandre Foatelli | Le | Rse

600 000 tonnes de CO2, l’équivalent de 750 000 vols Paris-New-York. Telle est l’impact écologique annuel des bureaux vacants ou partiellement inoccupés, selon une étude Impact Labs.earth pour Fiveoffices.

En France, près de la moitié des 55 millions de mètres carrés de bureaux sont sous utilisés. - © Getty Images/iStockphoto Pannawat
En France, près de la moitié des 55 millions de mètres carrés de bureaux sont sous utilisés. - © Getty Images/iStockphoto Pannawat

Si les débats autour de l’usage des bureaux sont si prégnants ces dernières années, c’est qu’ils sont à la croisée de plusieurs enjeux. Outre les considérations économiques et d’usages, le poids écologique que représente cet immobilier largement sous exploité ne peut être ignoré. Afin d’en estimer l’ampleur, Fiveoffices a commandité une étude réalisée en juin dernier auprès d’Impact Labs.earth.

D’après les conclusions de ces travaux, l’impact écologique des bureaux vides ou partiellement vides en France représente un gaspillage écologique de 600 000 tonnes de CO2 chaque année, soit l’équivalent de 750 000 vols Paris-New-York.

Cet impact carbone des locaux de bureaux s’apprécie lors des phases de construction et d’exploitation des espaces. En moyenne, un bureau consomme en moyenne 200 kWh d’énergie par mètre carré, répartis entre le chauffage (57 %), la climatisation (15 %) et l’équipement comme l’informatique et l’éclairage (28 %). Selon l’étude Impact Labs.earth, il apparaît que près de la moitié des 55 millions de mètres carrés de locaux de bureaux en France sont sous utilisés, soit parce qu’ils sont vides (9 %) ou partiellement vides (37 %).

En la matière, le mieux est en quelque sorte l’ennemi du bien : les bureaux vides du parc immobilier de bureaux en France ne sont pas les plus énergivores dans la mesure où la consommation électrique y est considérablement réduite (chauffage, climatisation et éclairage). En revanche, les espaces de bureaux ouverts partiellement vides sont ceux qui affichent le plus de pertes car les locaux sont chauffés et éclairés à pleine capacité, et cela indépendamment de leur occupation réelle. Ainsi, une réduction des effectifs de 20 % liés à l’instauration du télétravail n’a pas d’incidence sur la consommation de chauffage, d’éclairage ou de climatisation. En somme, un bâtiment totalement vide vaut mieux que quelques étages occupés dans une vaste tour…

En tant que commanditaire de l’étude, Fiveoffices ne manque point de souligner que, dès lors, le partage de bureaux apparaît alors comme une solution pour limiter à la fois le gaspillage énergétique des espaces ainsi que la demande en construction de nouveaux bureaux. Depuis son lancement en octobre 2022, l’entreprise estime avoir permis d’économiser 30 tonnes de CO2 en France, alors que son catalogue lui permettrait d’économiser jusqu’à 6 000 tonnes de CO2 chaque année. Fiveoffices s’est donné comme objectif de proposer 90 000 m² d’espaces commerciaux disponibles à la sous-location d’ici la fin de l’année 2023, soit entre 2 000 et 9 000 postes de travail.

Que cela passe par la sous-location ou la mixité d’usage, l’ampleur du gâchis de ressources énergétiques mise en exergue par cette étude ne laisse que peu de place à l’inaction.